Allocution du Président de la FLM : S'accrocher à l'unité et à l'espoir au plus profond de soi
L'archevêque Musa exhorte les Églises à pratiquer une écoute respectueuse et à être porteuses d'espoir dans un monde fragmenté
Dans sa déclaration d’ouverture de la Treizième Assemblée à Cracovie, en Pologne, le président de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), l'archevêque, a exhorté les délégués à « s'accrocher à l'unité et à l'espoir dans notre cheminement commun en tant que communion d'Églises. » Dans un monde « envahi de voix diverses et de risques de division », a-t-il insisté, les Églises doivent continuer à pratiquer « l'écoute respectueuse » pour continuer à être porteuses « d'espoir face à la complexité, à l'incertitude et à l’évolution des idéologies. »
« Un seul corps, un seul Esprit, une seule espérance », tel est le thème de l'Assemblée organisée par l'Église évangélique de la confession d'Augsbourg en Pologne (EECAP). S'adressant à la session plénière d'ouverture de la rencontre qui a eu lieu du 13 au 19 septembre, le président sortant est revenu sur les défis auxquels les Églises ont été confrontées depuis la dernière Assemblée à Windhoek, en Namibie, en 2017. Il a évoqué les bouleversements causés par la pandémie de COVID-19, se souvenant de tous ceux qui sont morts, mais aussi de la solidarité et de la résilience dont ont fait preuve les Églises membres et la FLM en tant qu'organisation.
Dans un monde divisé et fragmenté, a-t-il déclaré, « se soutenir les uns les autres, prier ensemble » et « servir le monde ensemble » sont « des signes de notre communion et de son dynamisme face aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés. » Ce dynamisme, évident lors de la fondation de la FLM au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est toujours vital aujourd'hui alors que les Églises continuent de répondre à l'appel « à soutenir les personnes dans le besoin et à œuvrer pour la paix et la réconciliation » dans le monde, a-t-il remarqué.
Le président Musa a évoqué « l'histoire mouvementée » de la Pologne et en particulier des communautés luthériennes qui ont connu « des périodes d'épanouissement et des périodes d'oppression. » Notant que l'Église évangélique de la confession d'Augsbourg en Pologne ne représente que 0,1 % de la population, il a souligné que « notre communion n'a jamais été une question de nombre », mais de « témoignage fidèle du Christ. » Les Églises confrontées à une baisse du nombre des fidèles dans d'autres parties du monde peuvent s'enrichir de l'expérience des minorités de l'Église qui nous accueille.
Musa, qui est l'archevêque de l'Église luthérienne du Christ au Nigeria, a réfléchi à la signification d'une communion mondiale, dont les membres proviennent de tant de pays, de cultures, d'ethnies et de traditions luthériennes, « avec de nombreuses expériences et sensibilités différentes. » Cependant, grâce à « l'incommensurable richesse de la grâce de Dieu », a-t-il poursuivi, « nous avons été réunis pour être « co-participants dans l'Esprit unique du projet de réconciliation de Dieu »
Au cours des prochains jours, a poursuivi le pasteur Musa, les délégués de l'Assemblée se concentreront sur ce qu'il a appelé « l'unité essentielle et profonde et l'espoir qu'elle inspire. » Cette unité « n'est pas une uniformité, une conformité ou un compromis », mais plutôt l'œuvre de l'Esprit unique « qui crée, réconcilie et renouvelle sans cesse. » Notre tâche, a-t-il ajouté, « est de discerner et d'entretenir cette unité, en témoignant [....] de la grâce libératrice de Dieu. »
LWF President Archbishop Dr Panti Filibus Musa delivers the President's address as Lutherans from around the globe gather for the Lutheran World Federation (LWF) Thirteenth Assembly, held in Krakow, Poland on 13-19 September 2023 under the theme of ’One Body, One Spirit, One Hope’. Photo: LWF/Albin Hillert
Répondre aux défis, comprendre l'appel de Dieu
L'archevêque a donné quelques exemples frappants du dynamisme de la FLM dont il a été le témoin direct, notamment lorsqu’il a visité les programmes du Service mondial dans le nord du Cameroun. Il a salué le travail réalisé afin d'affirmer la place des femmes dans les rôles de leadership, notant le nombre croissant d'Églises qui ordonnent des femmes prêtres. « Mais nous devons encore faire mieux », a-t-il déclaré, en exhortant les Églises membres à ne pas faiblir ni reculer dans leur engagement en faveur de l'inclusion des femmes dans les instances dirigeantes.
S'exprimant sur l'importance de donner la priorité aux jeunes et à leur leadership à tous les niveaux de la vie de l'Église, le pasteur Musa a déclaré que la FLM reste déterminée à assurer une participation de 20 pour cent des jeunes, mais que l'objectif de responsabilisation, de leadership et d'inclusion des jeunes ne sera atteint que lorsque les Églises membres s'engageront à le faire dans leurs contextes locaux. « J'espère que davantage d’Églises agiront dans ce sens », a-t-il souligné.
Parmi les autres défis abordés par l'archevêque Musa figurent l'urgence de répondre à la crise climatique, le renforcement du dialogue et de la coopération pratique avec les autres communions chrétiennes mondiales et la nécessité de lutter contre les théologies trompeuses par le biais de discussions, de formations et d'enseignements théologiques.
Après avoir remercié tous ceux qui l'ont soutenu au cours des six dernières années, le président de la FLM a réitéré son appel aux Églises pour qu'elles restent unies et responsables les unes envers les autres dans la perspective du 500e anniversaire de la Confession d'Augsbourg en 2030. « Une Église divisée risque d’avoir moins d’impact », a-t-il déclaré, alors qu’« unie, elle peut donner des conseils » et de l'espoir. Il a conclu : « Notre unité repose sur une conversation authentique et respectueuse », grâce à laquelle « nous approfondissons notre compréhension de l'appel de Dieu et de notre rôle dans un monde fragmenté et souffrant. »